Je m’étais arrêté en bordure de route (comme je fais souvent) parce que j’avais vu un cimetière bien particulier, bien curieux. Jusque là tout allait bien! Mais ensuite j’ai vu un chemin pour accéder au cimetière! Cool! Vamos!:-)
C’est un beau cimetière, en effet. Pourquoi les cimetières m’attirent tant, allez savoir!? Mais c’est comme ça et celui-ci était particulièrement surprenant de par sa disposition en bordure de route, dans le désert, sans murs ni clôtures, sans délimitations physiques, sans organisation cartésienne, éclectiques, sans harmonie préfabriquée, beau, pur et vrai.
J’y suis resté une quinzaine de minutes et ensuite décidé de reprendre la route. C’est en rebroussant chemin pour reprendre l’autoroute que je suis sorti du sentier battu (au sens propre!) et me suis retrouvé dans le sable creux et mou…
Sans avoir même le temps de réagir, la moto a glissé sur le côté avec tous les bagages et je n’ai pas eu le temps de me retirer complètement. Après le « crack » osseux que j’ai entendu, j’ai bien pensé que je m’étais fracturé le péroné (c’est le p’tit frère du tibia!).
J’ai dû me traîner jusqu’en bordure de route afin de trouver un bon samaritain qui aurait bien voulu venir m’aider à redresser la moto. En arrivant près de la route j’ai vu une voiture policière qui approchait! Parfait je vais le faire travailler un peu le flic!:-P
Il m’a finalement aidé mais n’a pas tellement forcé, j’ai dû faire 75% de la job avec la jambe en compote! Ah les services publiques!!...
En parlant de ça! Plus tard dans la journée, ses collègues fonctionnaires ont réussi à me soutirer 100 Soles pour avoir doublé une voiture sur une ligne double pleine!...Environ 35$ (un peu cher j’avoue) mais je voulais m’en débarrasser vite fait, j’avais mal à la jambe et de mauvaise humeur et je voulais arriver à Lima avant la nuit alors je leur ai refilé un p’tit cadeau! Viva Péru!
Et donc pour une première fois dans ce voyage j’ai fait l’effort de visiter un médecin! Il était bien gentil et professionnel et après m’avoir ausculté la jambe, il m’a dit qu’il ne croyait pas qu’il y avait de fracture mais tout de même m’a prescrit des anti-inflammatoires (3$), m’a demandé d’aller passer une radio à une autre clinique près de là, et de revenir le voir avec les résultats (8$). Bof!!...J’étais résolu à y aller mais en passant devant Pollo Asado Express j’ai changé d’idée!!:-P…Manger du poulet frit à la péruvienne c’est bien plus chouette! Avec la p’tite sauce jaune orange motoneuse et piquante que je retrouve partout depuis le sud de la Colombie…Miam!:-D
Et puis il est 19 :00 et j’ai faim! T’ajoute un p’tit Inca Cola vert lime et le tour est joué! Bye bye la radiographie!!...En vérité ce sont mes bottes hautes et rigides qui m’ont sauvé de cette fracture.
Le lendemain en reprenant la route, j’ai appris qu’ils avaient découvert depuis peu de nouvelles ruines vieilles de 4000 ans, semblerait les plus vieilles de tout l’Amérique du Sud! Elles sont tout près, à environ trente kilomètres, mais tout de même des kilomètres qui s’ajoutent en double sur mon itinéraire puisque qu’elles se trouvent à l’est et moi je m’en vais Sud (vous vous rappelez?). Enfin je décide tout de même d’y aller! Un p’tit détour qui en vaut le coup! Why not! Mais en arrivant finalement sur le site, un monsieur à moitié endormi dans son camion (un autre fonctionnaire) bloque le chemin d’accès et me dit gentiment que les ruines ne sont pas prêtes, ils y travaillent toujours et que les touristes ne sont pas encore admis!
Dommage parce que de loin elles avaient l’air bien les ruine de Barrancas…
Bon je me console très aisément puisque la route pour m’y rendre qui incluait un bout directement dans un chemin de terre sinueux à travers un village modeste de gens affables, impressionnés et aimables (bien sûr c’est eux qui me dictaient le chemin!) en valait à lui seul amplement la peine.
Je suis finalement arrivé à Lima autour de 17 :00 tel que prévu. Le couple de gens âgés qui m’avaient reçu dans leur modeste hostal la vieille, m’avaient déjà dirigé vers un endroit sûr et bien relax, dans un des meilleurs quartiers de Lima. Par contre, je vous assure, pas facile de conduire dans le trafic du centre-ville de Lima! Pas tellement de moto ici alors non plus pas tellement de respect pour les rebelles sur deux roues. Les gens conduisent de façon très agressive et ne respectent pas du tout les lignes pourtant bien tracées sur la route! C’est n’importe quoi! Il y a juste le trottoir qu’il n’emprunte pas, pas assez de place!
Je me suis donc finalement retrouvé quatre jours dans le quartier de Miraflores, à Lima. Une vie urbaine semblable à ce qu’on pourrait retrouver à Montréal finalement, mise à part les klaxons inutiles qui viennent nous rappeler qu’on est au Pérou! Un bel endroit, bien organisé, avec plusieurs boutiques spécialisées, propre et plutôt calme.
Je me suis vite lié d’amitié avec le frère de la propriétaire de l’hotel, Julio. Ensemble nous sommes allés faire la maintenance de ma moto chez BMW. J’ai dû laisser la moto là jusqu’au lendemain. Quand j'y suis retourné, elle avait l’air d’une neuve! Ça faisait un bon bout de temps qu’elle n’avait pas été propre la Pénéloppe j’avoue. Et puis ils ont changé l’huile à moteur, graissé ma poignée droite qui restait collée lorsque je mettais la poignée chauffante, fait une vérification du système, vérifié la fuite d’huile au bouchon mais n’avaient pas les « o’ring » pour réparer…
Le lendemain après avoir récupéré la moto, Julio et moi sommes allés visiter le centre-ville de Lima qui est vraiment beau mais à la fois, à certains endroits, manque de restauration. Probablement parce que les gens riches ont plutôt décidés de s’établir dans un autre quartier, La Molina. Alors certaines structures très jolies du centre-ville manquent un peu d’amour et d’attention…
Et puis nous avions faim donc Julio m’a proposé d’essayer l’anticucho. Bon, pourquoi pas, j’ai aucune idée c’est quoi mais il me dit que c’est bon, c’est de la viande rouge et que c’est cuit sur la braise. Ça semble intéressant alors on s’est arrêté sur un coin de rue pour acheter deux petites brochettes d’anticucho!...Un peu de sauce rouge inconnue et voilà! Bien délicieux cette petite brochette jusqu’à ce que je lui demande : « Pourquoi tu as demandé au gars « dos de corazon por favor » »?...Et puis il m'a répondu bien normalement : « Bien oui c’est meilleur cette partie du bœuf, le cœur! »…Shit!!...J’ai mangé du cœur de bœuf sans le savoir!...Je trouvais justement qu’il y avait un p’tit goût particulier… :-S
Après Lima, je me suis dirigé vers le port de Paracas près de Pisco d’où l’on peut facilement accéder aux fameuses îles Ballestas (qui signifie « arche »).
Les îles Ballestas sont un archipel d’îles péruviennes, au large de Pisco, situé à 300 kilomètres au sud de Lima. Cet archipel est accessible depuis le port de pêche de Paracas.
Durant des siècles, cette zone insulaire va accumuler tout naturellement de grandes quantités de guano sur son sol. Au XIXe siècle, l’économie du Pérou en tirera profit, avec des extractions jusqu’à 30 mètres de profondeur, en exportant le guano comme engrais vers l’Europe et l’Amérique du nord. Depuis le milieu du XXeme siècle, l'extraction y est réglementée, procédant par campagnes de ramassages organisées. On y estime, actuellement, une production de plus ou moins 1000 tonnes de guano annuels prélevés tous les 7 ans. En dehors de cette période, un gardien contrôle la réserve.
Aujourd’hui, grâce à la grande quantité de poissons présente dans ses eaux froides (voir l'article sur le courant de Humboldt),les îles Ballestas constituent une véritable réserve ornithologique où cohabitent de multiples colonies d’oiseaux marins et un grand nombre d'Otaries: soit environ 60 espèces d'oiseaux.
On y dénombre environ 4 000 Otariidae (des otaries à crinière), et on rencontre dans leurs eaux 180 espèces de poissons et 10 variétés de dauphins.
À ce titre, ces îles sont le but d'excursions en bateau pour les touristes. En deux heures de bateau (une 1/2 heure en vedette rapide), l'on peut, si le temps le permet, observer d'assez près la faune qui y réside. Elles sont improprement appelées les "Galapagos du Pérou" pour des raisons touristiques évidentes. (Wikipédia)
Et bien le fameux « guano » c’est de la merde d’oiseaux rien de moins! Ils appellent les oiseaux qui en produisent le plus, les « Million dollar birds! »…J’ai beaucoup apprécié ces iles tout simplement magnifiques et impressionnantes.
J’ai quitté Paracas pour me diriger plus au sud (quelle surprise!) vers Ica mais surtout vers l’oasis dont on m’avait parlé, Huacachina. Le plus drôle dans ce voyage c’est que moi j’ai choisi de TOUT improvisé mais malgré tout, l’information finit toujours par me provenir d’une façon ou une autre!
Pas besoin du Lonely Planet pour voyager! Juste besoin d’être attentif!...Enfin je n’avais aucune connaissance de cet oasis moi avant qu’un japonais qui voyage à bicyclette me dise que c’est là que je dois aller plutôt qu’à Ica qui est une grande ville comme j’ai en déjà vu finalement. Et bien merci pour l’info parce qu’un oasis dans le milieu du désert moi je croyais que ce n’était vraiment que des hallucinations de gens qui ont vraiment soif et en train de mourir mais non!...Ça existe!
Le village de Huacachina est donc un oasis perdu au milieu du désert où on se fait un plaisir d’accueillir les touristes du monde entier afin de les initier au « sandboarding » et aux expéditions folles de « dune buggie »! Un endroit où peu de gens habitent en réalité. Les péruviens y viennent seulement pour travailler et donc il s’agit vraiment d’un endroit pour aller se divertir, apprécier, expérimenter et fêter! Je vous assure que c’est très impressionnant de voir comment une micro-nature peut ainsi survivre dans des conditions si arides! Lorsque l’on marche dans l’oasis et que l’on aperçoit tout autour les hautes dunes de sable qui encerclent littéralement cet endroit magique, on devient abasourdi…
J’ai donc profité de ce moment au centre de cet oasis pour enfin essayer le sandboarding et le dune buggie, un forfait combiné qui constitue la marque de commerce de cet oasis. Et laissez moi vous dire que les péruviens qui conduisent ces camions adaptés au désert sont complètement fous!! Je ne suis pas le genre très peureux de nature mais là je me tenais bien fermement je vous jure!...Ouf, trippant comme expérience! Et puis le sandboarding c’est cool et plutôt différent disons mais jamais ça ne remplacera le plaisir intense que l'on retrouve dans la glisse sur neige…ou encore mieux, dans la poudreuse!! J’aime bien l’expression canadienne qui dit : « There’s no friends on a powder day! »…Je me demande si les péruviens disent : « There’s no friends on a sandstorm day! »…hihihihi…
Bon maintenant je vous écris depuis Nasca. Je suis arrivé hier afin de prendre un vol demain matin qui me permettra de survoler les indescriptibles et mythiques Lignes de Nasca, construites bien avant la civilisation Inca par le peuple du même nom (Les Nasca). Pour les gens d’entre vous qui s’intéressent aux phénomènes étranges et inexplicables, une petite recherche web sur les Lignes de Nasca en vaudrait fort la peine.
Et sachez que je ne fais pas par exprès pour vous négliger en ne faisant pas de « update » aussi réguliers mais plutôt que les endroits qui possèdent Internet (ou encore pire WI-FI ) se font rares dans ce désert…
Je poursuis donc mon aventure mais je pense souvent à vous, sous la neige ensevelis…
Ray
Quelques videos...
Riding the beach in Pimentel, Péru
http://www.youtube.com/watch?v=Sn4340OFjGQ
Chan-Chan ruines in Péru
http://www.youtube.com/watch?v=8-P0vrdop_w
Sand dunes in Huacachina, Péru
http://www.youtube.com/watch?v=zhtMqN1xqwM
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