En route vers la Terre de Feu

Je vous assure que le temps passe vite…Certains d’entre vous pensent sûrement que puisque je suis en « vacances », je jouis assurément de tout le temps libre souhaité…Oui ce n’est pas totalement faux. Ceux qui me connaissent bien savent que j’occupe très vite mes temps libres! Pas tellement du genre à méditer longtemps…Je suis encore bourré d’énergie et croyez-moi je la dépense pleinement dans ce voyage!
Mes journées sont souvent bien remplies de projets et passent à une vitesse qui m’échappe. Souvent je n’ai pas le temps de faire tout ce que je devrais faire! Simplement de m’asseoir quelques heures pour écrire, laver et sécher mes vêtements (ou plutôt les déposer et les récupérer de la buanderie la plus près…;-), préparer ma nourriture (à l’occasion…), entretenir ma moto, visiter les environs, faire des expéditions, rencontrer des gens et prendre le temps de leur parler un brin et toutes les petites choses qui meublent une journée et bien ça occupe son homme je vous assure!

L’ensemble du paragraphe précédent est supposé m’excuser pour ne pas vous écrire aussi souvent que souhaité…Du moins j’aurai essayé!:-)

En vérité, j’ai roulé un train d’enfer depuis plus de deux semaines ne prenant pas plus d’une nuit, partout où j’arrêtais mon moteur. J’approchais dangereusement de mon objectif et je sentais que je devais accélérer le rythme sinon l’attente de l’atteinte du but allait me rendre complètement fou.
Ma patience allait me laisser tomber à coup sûr!
Et puis c’est ma façon à moi de boucler mes objectifs personnels. Quand je vois la fin arriver, je pousse l’effort à l’extrême, ce qui chasse à coup sûr les idées négatives de se contenter de moins. Quand on se donne à fond, on termine nos journées tellement fatigué qu’il ne nous reste plus d’énergie pour avoir de mauvaises idées (paresse, abandon, compromis, facilité, …). C’est en quelque sorte une façon de déjouer notre propre cerveau! Et vlan! 1-0 pour moi et mon objectif! Mon cerveau plein d’idées et de stratégies alternatives plus faciles me le pardonnera…

Et puis pour ceux qui ne le savent pas encore…Et bien J’Y SUIS!!! J’ai réussi.
Dimanche dernier lors d’une intense journée de dix heures sur la moto et 600 km de route de terre difficiles et dangereuses, à lutter contre des vents violents, après avoir pris un traversier pour croiser le détroit de Magellan et affronter quatre bureaux de douanes, je suis arrivé à USHUAÏA, TERRE DE FEU, PATAGONIE, ARGENTINE!!!!:-D

Le feeling que j’ai ressenti et que je vis toujours depuis les quatre derniers jours, je ne vous dis pas. Imaginez-vous à poursuivre un objectif ultime, jours après jours, pendant 173 jours, parcourant 28 500 km…Et bien on se sent plutôt léger lorsque l’on arrive au but! Libéré de toute cette pression qui nous a servi de motivateur pour se rendre…

J’avais beaucoup d’attentes face à la Patagonie, cette région australe du globe qui offre la nature dans toute sa splendeur…et à la fois, dans toute son hostilité. Souvent des conditions difficiles comme de la pluie froide et parfois verglaçante, des vents violents, de la neige, de la grêle et tout cela souvent dans une même journée!! Ici on peut vivre les quatres saisons en une seule journée c’est plutôt impressionnant! Et puis je suis en plein été en ce moment!! Imaginez-vous l’hiver patagonien! Tout de même le soleil se lève à 5 :00 pour se coucher vers 22 :30! Plutôt appréciable j’avoue.

J’adore donc cet endroit que l’on appelle la Fin du monde. C’est un endroit magique et splendide. Je me suis donc laissé une semaine pour profiter de cet endroit auquel j’ai tant rêvé. Déjà j’ai escaladé le glacier Martial, visité et dormi dans le très impressionnant parc national de Ushuaia, marcher l’ensemble de la ville, visiter le quartier improvisé et à l’écart des touristes et du gouvernement, que l’on appelle « l’Escondido », visité l’aéroport international, la « plaza de la Malvinas », passer du bon temps avec mes amis locaux Ariel et Juan et puis demain j’ai "booké" une expédition sur l'île Martillo en Zodiac afin d’aller rendre visite aux pingouins…directement sur la plage avec eux!! Yep!:-)

Il me restera donc samedi et peut-être dimanche puisque je quitterai cette belle terre au plus tard lundi matin très tôt. Voyez-vous je dois refaire la journée intense qui m’a apporté jusqu’ici…à l’envers!!...Ouf, j’anticipe déjà l’effort à fournir pour l’avoir vécu une fois déjà!:-S…

Bon après je ferai mon chemin graduellement vers le nord pour me rendre jusqu’à Buenos Aires où là je devrais prendre une vraie pause! Quelques semaines sûrement. Et puis il fera beau et chaud!! Yahoooooo!!!!:-D

Je vous embrasse tous très fort et je vous remercie de m’avoir suivi, encouragé et supporté dans cette folle aventure! Vous avez été MON inspiration comme j’espère avoir été la VÔTRE. Je vous écrirai sûrement encore bientôt…

Ray

Quelques videos...

Leaving Mendoza
http://www.youtube.com/watch?v=I3Oaa-ytQPI

Leaving Chilean border
http://www.youtube.com/watch?v=Lg9Y6-iunHM

Arriving in Ushuaia
http://www.youtube.com/watch?v=7I3u1NDeXnA

Almost fell on Ruta 40, Argentina
http://www.youtube.com/watch?v=yBNvvykVRFM

Crossing Andes
http://www.youtube.com/watch?v=vBSNSmlwXzs

Going to Uyuni, Bolivia.
http://www.youtube.com/watch?v=9aJRpOx9lqg

Glaciar Perito Moreno

Chevaux sauvages, Parc National de Ushuaïa, Tierra del Fuego

Parc National de Ushuaïa, Tierra del Fuego

Parc National Ushuaïa, Tierra Del Fuego

Parc National de Ushuaïa, Tierra del Fuego

Glaciar Martial, Ushuaïa

Isla Martillo, Canal de Beagle

Isla Martillo, Canal de Beagle

Quelques Photos au hasard...

Santiago de Chili

Santiago du Chili

Appartement de Juan Sebastian et Rodriguo, Santiago de Chili

Santiago de Chili

San Carlos de Bariloche, Argentina

Gobernador Costa, Argentina

RUTA 40

Un village perdu pour dormir une nuit...

La Patagonie

La Patagonie, RUTA 40

Le traversier du Détroit de Magellan

La Patagonie

En arrière plan, le quartier "Escondido", Ushuaïa

Ça y est je suis encore à court de mots…

Mais cette fois-ci c’est bien malgré moi. Ce ne sont pas les mots qui tellement me manquent sinon l’inspiration, la poussée des idées, l’envie d’écrire.

En fait, je crois que je vis une paresse mentale, un moment de vide intérieur, une pause cérébrale disons… Il faut croire que j’en ai de besoin puisqu’en ce moment, je dois me forcer pour écrire. Normalement, il me vient un moment où j’ai besoin d’écrire, de m’exprimer, d’échanger, mais là rien…un vide.

Je vis un état d’âme où parfois je ne me reconnais pas moi-même. Je me sens seul et infligé d’un défi qui, tout d’un coup, me fait peur et m’angoisse. Une montagne infranchissable semble se dresser devant moi. J’ai envie pour une première fois de la contourner tranquillement au lieu de la franchir…

Pourtant je devrais m’encourager en me disant que j’y suis presque, que le pire est derrière moi, mais non…

J’avancerai donc une hypothèse qui est mienne. Je crois que c’est un adage de l’approche de la fin. C’est peut-être ainsi que l’on discerne la ténacité, la persévérance et la volonté d’aller jusqu’au bout des objectifs que l’on s’est soi-même fixés.

À ce moment-ci de mon voyage les chemins se séparent. D’un côté une route plus facile, plus sécuritaire et plus alléchante se présente à moi. Elle me mènerait doucement vers Buenos Aires en Argentine où je pourrais me reposer, profiter et enfin terminer mon voyage et me voir satisfait du chemin parcouru.

L’autre chemin est moins alléchant. Il me demanderait beaucoup plus de temps, de sacrifices et de risques. Il est parsemé d’embûches et d’imprévus. Mais il m’offre en contrepartie la fin du monde…Un endroit que peu ont défié par la route ou par la Mer…Un endroit qui me permettrait enfin de boucler.

Je suis donc dans un sprint final qui me demande de me battre contre ma propre volonté immédiate et qui m’oblige à me souvenir du but de ce voyage. Ces derniers kilomètres sont les plus difficiles de tous mais pourquoi?...Pourquoi sommes nous ainsi faits? Est-ce que la vision de l’atteinte du but qui en même temps représente une fin en soi nous fait peur? Ou est-ce plutôt que nous avons peur d’avoir accompli tant de chemin, d’avoir tant sacrifié, et de se voir ne pas pouvoir réaliser notre but, pourtant tout près, presque palpable?

Je roule beaucoup depuis quelques jours. Des journées éprouvantes mais satisfaisantes je vis. J’ai l’impression d’avoir vu et vécu tellement de choses que maintenant tout ce qui compte, c’est de me rendre jusqu’au bout. Cet endroit qui représente tout et rien en même temps. Finalement ce n’est qu’une destination, une finalité sans plus. Oui sûrement un endroit merveilleux et mystérieux de part sa réputation et sa localisation mais surtout, tout simplement, parce que je ne m’y suis jamais retrouvé…Parce que j’y ai déjà rêvé…

Je veux encore me rendre jusqu’à Ushuaia si la Grâce me le permet et ensuite revenir vers le nord jusqu’à Buenos Aires afin de m’y installer quelques semaines, digérer tranquillement toute cette aventure, travailler sur ma santé et mon bien-être, visiter les alentours, lire, étudier l’espagnol, apprendre la culture des argentins, vivre une vie calme et quasi prévisible pour un moment…Enfin préparer mentalement et physiquement mon retour à la maison…(Bon je n'ai plus de maison mais c'est un détail...)

Mais tout cela se passe actuellement dans mes pensées et mes rêves. Je suis très loin encore de l’atteinte de mon but…Très loin. Pourtant j’y rêve constamment et intensément.

Et puis je vous laisse sur un message que mon ami et guide Bernard Turgeon, un homme sage et sensible, m’a récemment envoyé et qui disait :

« Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.»…

Ray

Quelques videos…

Thru tunnel leaving Tupiza Bolivia
http://www.youtube.com/watch?v=C04uBLaosUY

Ray's biketaxi ride in Puno Péru.
http://www.youtube.com/watch?v=hdvJXFhlItQ

Santa Rosa mountain village, Bolivia.
http://www.youtube.com/watch?v=EZPFH5GdO64

En route vers la Terre de Feu

dimanche 30 janvier 2011

La Terre de feu.

dimanche 16 janvier 2011

Le sprint final.