dimanche 16 janvier 2011

Le sprint final.

Ça y est je suis encore à court de mots…

Mais cette fois-ci c’est bien malgré moi. Ce ne sont pas les mots qui tellement me manquent sinon l’inspiration, la poussée des idées, l’envie d’écrire.

En fait, je crois que je vis une paresse mentale, un moment de vide intérieur, une pause cérébrale disons… Il faut croire que j’en ai de besoin puisqu’en ce moment, je dois me forcer pour écrire. Normalement, il me vient un moment où j’ai besoin d’écrire, de m’exprimer, d’échanger, mais là rien…un vide.

Je vis un état d’âme où parfois je ne me reconnais pas moi-même. Je me sens seul et infligé d’un défi qui, tout d’un coup, me fait peur et m’angoisse. Une montagne infranchissable semble se dresser devant moi. J’ai envie pour une première fois de la contourner tranquillement au lieu de la franchir…

Pourtant je devrais m’encourager en me disant que j’y suis presque, que le pire est derrière moi, mais non…

J’avancerai donc une hypothèse qui est mienne. Je crois que c’est un adage de l’approche de la fin. C’est peut-être ainsi que l’on discerne la ténacité, la persévérance et la volonté d’aller jusqu’au bout des objectifs que l’on s’est soi-même fixés.

À ce moment-ci de mon voyage les chemins se séparent. D’un côté une route plus facile, plus sécuritaire et plus alléchante se présente à moi. Elle me mènerait doucement vers Buenos Aires en Argentine où je pourrais me reposer, profiter et enfin terminer mon voyage et me voir satisfait du chemin parcouru.

L’autre chemin est moins alléchant. Il me demanderait beaucoup plus de temps, de sacrifices et de risques. Il est parsemé d’embûches et d’imprévus. Mais il m’offre en contrepartie la fin du monde…Un endroit que peu ont défié par la route ou par la Mer…Un endroit qui me permettrait enfin de boucler.

Je suis donc dans un sprint final qui me demande de me battre contre ma propre volonté immédiate et qui m’oblige à me souvenir du but de ce voyage. Ces derniers kilomètres sont les plus difficiles de tous mais pourquoi?...Pourquoi sommes nous ainsi faits?  Est-ce que la vision de l’atteinte du but qui en même temps représente une fin en soi nous fait peur?  Ou est-ce plutôt que nous avons peur d’avoir accompli tant de chemin, d’avoir tant sacrifié, et de se voir ne pas pouvoir réaliser notre but, pourtant tout près, presque palpable?

Je roule beaucoup depuis quelques jours. Des journées éprouvantes mais satisfaisantes je vis. J’ai l’impression d’avoir vu et vécu tellement de choses que maintenant tout ce qui compte, c’est de me rendre jusqu’au bout. Cet endroit qui représente tout et rien en même temps. Finalement ce n’est qu’une destination, une finalité sans plus. Oui sûrement un endroit merveilleux et mystérieux de part sa réputation et sa localisation mais surtout, tout simplement, parce que je ne m’y suis jamais retrouvé…Parce que j’y ai déjà rêvé…

Je veux encore me rendre jusqu’à Ushuaia si la Grâce me le permet et ensuite revenir vers le nord jusqu’à Buenos Aires afin de m’y installer quelques semaines, digérer tranquillement toute cette aventure, travailler sur ma santé et mon bien-être, visiter les alentours, lire, étudier l’espagnol, apprendre la culture des argentins, vivre une vie calme et quasi prévisible pour un moment…Enfin préparer mentalement et physiquement mon retour à la maison…(Bon je n'ai plus de maison mais c'est un détail...)

Mais tout cela se passe actuellement dans mes pensées et mes rêves. Je suis très loin encore de l’atteinte de mon but…Très loin. Pourtant j’y rêve constamment et intensément.

Et puis je vous laisse sur un message que mon ami et guide Bernard Turgeon, un homme sage et sensible, m’a récemment envoyé et qui disait :

« Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie.»…

Ray

Quelques videos…

Thru tunnel leaving Tupiza Bolivia
http://www.youtube.com/watch?v=C04uBLaosUY

Ray's biketaxi ride in Puno Péru.
http://www.youtube.com/watch?v=hdvJXFhlItQ

Santa Rosa mountain village, Bolivia.
http://www.youtube.com/watch?v=EZPFH5GdO64



















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