En fait, je voudrais bien profiter adéquatement et à leur juste valeur de tous ces endroits riches de cultures, d’architectures, de nature, de paysages, de nourriture, de gens, de découvertes et de VIE, tout simplement. Pouvoir avoir le temps de me transposer dans la vie quotidienne de ces gens, dans leurs habitudes, leurs intérêts, leurs aspirations, leurs rêves, leurs inquiétudes, leurs joies et leurs peines.
Je ne peux pas tout faire, être partout, tout voir, tout ressentir, tout vivre. Mais j’aimerais bien. J’ai constamment l’impression de laisser derrière moi un ouvrage inachevé, des amitiés encore fragiles, des sourires qui s’éteindront graduellement plus je prendrai de la distance.
Ce n’est pas facile pour la personne curieuse et sensible que je suis. Je dois me résoudre à vivre ce que je peux et laisser tomber le reste, le « ce que j’aurais pu faire, voir, expérimenter et vivre de plus »…
Mes passages sont toujours, sans exception, éphémères. Je ne suis toujours que de passage, toujours dynamique, jamais statique et surtout jamais là pour rester ou pour réaliser quelque chose de substantiel.
Bon déjà je sais que je dois apprécier ce que je vis au quotidien mais je ne peux m’empêcher de penser à cela. C’était plus facile au début de mon voyage parce que je voyais loin devant moi, j’avais beaucoup de chemin à parcourir et ça me poussait à avancer. Maintenant que je suis rendu dans le cœur de ce voyage, je n’ai plus la même vision. Je ne vois pas autant devant moi mais surtout autour de moi, et je ressens les choses bien différemment…
Banos, Ecuador
Victor et moi avons donc quittés Quito pour nous rendre plus au sud vers Banos, une petite ville très populaire auprès des voyageurs pour son charme indéniable. Située dans une vallée, entourée de montagnes et volcans, Banos offre une panoplie d’activités pour tous les goûts tels que rafting, canyoning, vélo de montagne, bungie jumping, location de moto, Jeep, dune buggies, restaurants, salons de massage, bains thermales et plus!
Victor déjà, tout comme moi, traînait une grippe depuis notre arrivée à Quito. Mais en plus, en route avant d’arrivée, il se plaignait de douleur au ventre. En arrivant à Banos, il n’avait même pas la force de délester sa moto alors je lui ai donné un coup de main. Une fois les motos bien en sécurité et tout l’équipement bien rangé dans la chambre, Victor s’est couché afin de se reposer un peu et moi je suis allé marcher un peu, fouiner!
À mon retour, pas de Victor. Bizarre!?...Où peut-il bien être, lui qui ne filait pas du tout. Bon c’est un grand garçon et je ne suis pas son père mais tout de même quand on a un partenaire de route dans un tel voyage, on ne prend pas cela à la légère et on devient en quelque sorte son ange-gardien, son complice et vice-versa. Et bien quelques heures plus tard le concierge de l’hôtel vient me trouver dans la chambre pour me dire que mon ami est à l’hôpital mais qu’il n’est pas en danger. Ouin…
Je prends donc un taxi pour me rendre à l’hopital!...
« Apportez-moi vite à l’hopital SVP! »…Mais rendu là je parle à l’infirmière de garde (il est 23 :00) et elle me dit qu’il n’y a pas de canadien dans son hopital. Et moi j’insiste. Et puis finalement elle me dit qu’il y a deux hopitaux dans la ville!...Est bonne celle là! La ville est grande comme ma main, comment savoir!!??
Bon je retourne au centre-ville à pied parce qu’il n’y a pas un taxi qui traîne dans ce coin noir de la ville et je reprends…le même taxi!! Je lui dit : « Hello??...C’est pas cette hopital là! T’aurais pas pu me dire qu’il y avait deux hopitaux? » Bon là bien sûr je commence à m’énerver parce que je me sens responsable de mon ami Victor qui est « je n’sais pas trop où » en Équateur, lui aussi, très loin de chez lui disons.
Alors j’entre dans le deuxième hopital certain que j’y trouverai mon philippin malade!...Et que non! Le médecin me jure (parce que là j’insiste de façon ridicule) qu’il n’a pas admis de canadien, de philipin ou de Victor dans son hopital! Là je ne sais plus trop quoi faire. Je lui explique la situation et je lui demande où pourrait bien se trouver Victor. Finalement il me dit qu’il y a aussi une clinique dans la ville!!...Putain vous jouer avec ma tête là!??
Pas un, pas deux, bien motivé je me dirige à pied vers la clinique! Je sonne et une gentille infirmière à moitié endormie m’ouvre. Tout de suite elle me dit que mon ami est là et qu’il dort bien paisiblement. Il a subit un empoisonnement alimentaire sévère et il restera quelques jours ici. Bon tout de même je vais le voir et le réveil tranquillement. Il me dit qu’il se sentait tellement mal qu’il n’a pas voulu prendre de chance alors il est venu à la clinique. Bonne décision je lui réponds. Il est déjà sous médications et branché au soluté. Afin de le rassurer je lui dis calmement que je ne partirai pas sans lui, que je vais l’attendre le temps que ça prendra et qu’il peut se reposer afin de reprendre des forces.
Ouf quel aventure!...
J’ai donc passé 4 jours dans cette ville jusqu’à ce que Victor sorte de la clinique. Je m’y suis tout de même bien amusé et j’ai même rencontré 4 québécois qui voyagent jusqu’à la Terre de Feu en vélo!!! Bon ils ont commencé en Colombie mais quand même! Ça devrait donner une leçon à ceux qui croient que je suis fou!...Il y a encore plus fou que moi!!:-D
J’ai apprécié par-dessus tout, mon ascension du volcan Tungurahua, aussi connu sous le nom du « Géant noir ». C’est le plus gros volcan en Équateur et garde constamment les résidents de Banos en alerte puisqu’il est en activité depuis 1999 et a repris ses activités plus intensément le 28 mai dernier. Le Tungurahua (5 023 m) est situé dans la chaîne centrale (cordillère royale) des Andes.
L’ascension jusqu’à 3800m où se trouve le refuge m’a demandé le meilleur de moi-même. Je n’avais pas fait de « trek » important depuis déjà 4 ans (Chirripo (3820m), Costa Rica, en 2006) et mon inactivité physique des 3 derniers mois ne m’a pas vraiment aidé. Les derniers moments furent laborieux et le manque d’oxygène m’était coûteux. Mais la satisfaction lorsque l’on arrive au but…inexplicable…
Malheureusement, j'ai tout de même décidé de me séparer de Victor qui pourtant faisait un partenaire parfait si cela est possible. Jeune, dynamique, enjoué, intelligent et respectueux il me plaisait bien ce Victor! Mais nous avons des échéanciers différents et même si je l’avais suivi vers la côte ouest où il se dirigeait pour aller surfer, nous aurions dû nous séparer éventuellement puisqu’il passera Noël avec son frère qui viendra le rejoindre à Lima au Pérou et moi, quoique je ne crois plus être en mesure de passer Noël à Ushuaïa tel que prévu (vu mon escale un peu longue en Colombie…) j’aimerais tout de même être rendu au Chilie (à Santiago) ou en Argentine (Mendoza) mais même là c’est plutôt incertain…
Bon peu importe où je passerai Noël, en autant que je ne sois pas seul dans ma tente dans un endroit miteux au centre d’un désert en train de geler et de grignoter des grains de sable!!:-P…
Et donc j’ai décidé de partir seul pour avancer vers le sud et me rapprocher du Pérou. Je suis donc rendu à Cuenca, une ville de grandeur moyenne (500 000 habitants) où j’ai déjà rencontré plusieurs personnes bien gentilles à travers un américain (Mike) qui tient un bistro plutôt chouette ici (Incaloundge)! La ville de Cuenca est reconnue en Équateur pour offrir aux voyageurs les avantages d’une grande ville en gardant un charme de village. Une architecture coloniale de toute beauté, des gens affairés mais aimables et un endroit qui offre, selon les gens rencontrés, beaucoup d’opportunités pour celui qui voudrait s’y installer.
Je vous laisse sur deux petites anecdotes…
La première c’est que mon IPOD n’a pas vraiment apprécié les pluies diluviennes de la Colombie et m’a laissé tomber. Ok je l’avais laissé dans une poche de mon manteau lorsqu’il pleuvait un torrent alors il a pris un peu d’humidité disons…
Je l’avais acheté au Texas et j’avais toujours la facture bien sûr alors je me suis lancé à la recherche de distributeur Apple à Quito. J’ai facilement trouvé dans un mail ultra-moderne (El Jardin) un détaillant MUNDO MAC! La première chose qu’il m’a dite est que mon IPOD avait pris de l’eau (surprise!). Bien sûr je lui ai dit qu’il n’avait jamais touché l’eau mais qu’il n’avait peut-être pas apprécié l’humidité de l’Amérique Centrale. Tout de même il m’a dit que même s’il voulait m’aider il n’en avait pas en stock et devait en commander un, donc 2 à 3 semaines minimum…Ouf! J’habite pas ici moi mon cher Monsieur!
Il m’a donc redirigé vers un distributeur-réparateur autorisé Apple non loin de là me disant que parfois eux en gardait en stock. J’y suis donc allé!
Après avoir vérifié mon appareil, le technicien me dit qu’il n’a rien en stock alors ne peux pas m’aider. Mais juste avant de quitter, évidemment déçu, la secrétaire me demande « et puis? »…
Je lui explique la situation et elle me dit tout à coup : « Là tu vas aller en haut enregistrer la réception de ton appareil, dis au tech de le prendre et de te remettre le bon de réception que tu m’amèneras ensuite! »…Oui cheffe! :-)
Ensuite elle fait quelques appels et me demande combien de temps je serai à Quito. Je lui réponds 2-3 jours. Elle refait quelques appels et finalement me dit : « Demain à 17 :00 tu pourras passer chercher ton nouvel appareil. Je vais te passer à la place d’un autre client qui lui attendra un peu plus longtemps, ça te va? »…Euh…Oui!!:-D
Et bien le lendemain à 13 :00 je recevais un appel pour aller chercher mon IPOD tout neuf! Et voilà…I’m back in business! De plus, un « timing » parfait puisque cette journée même je reçois un courriel de mon ami Éric (un brain d’informatique!) qui me dit que son nouveau logiciel de téléphonie « voix sur IP » est enfin prêt et qu’il voudrait bien que je l’utilise durant mon voyage! Il s’agit d’une nouvelle technologie avant-gardiste qui permet des appels, messages et textos partout au monde gratuitement entre abonnés et à des frais minimes lorsque l’on appel un fixe ou un portable. Il s’agit de Tribair (http://www.tribair.com/). Mon ami aimerait bien que son joujou se popularise rapidement et je le comprends puisqu’il y travaille fort depuis plusieurs longs mois. Vous pouvez retrouver l’application gratuite directement chez Apple (ou APP store).
La deuxième m’a bien fait rire lors de mon arrivée ici, à Cuenca. Au premier hotel que j’ai vu, je me suis arrêter pour prendre une pause sachant déjà que je ne choisirais pas cette hotel peu inspirant mais tout de même l’occasion de poser quelques questions aux commerçants qui se trouvaient là.
Et puis tout à coup deux petits mômes se pointent à l’entrée de l’hotel où je m’étais arrêté, me regardent curieusement et me demandent : « Eres malo? (Est-ce que tu es un méchant?) »…hahahaha!:-)…Wow! Comment ne pas savourer l’innocence et la franchise des enfants. Je leur ai répondu : « Bien sûr que non! J’ai seulement l’air méchant! Je suis très gentil ne craignez pas! »…Et ils mon tout de suite offert leur plus beau sourire…et moi, le mien.
Ray
School group in Ipiales
http://www.youtube.com/watch?v=LQfgDQqao24
Thru the Andes, Equator
http://www.youtube.com/watch?v=kIKPKWfLLq4
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