Le Sanctuaire de la Vierge de Las Lajas
Avant de quitter le pays, je tenais à visiter ce sanctuaire, reconnu en Colombie, comme étant le plus beau et le plus spectaculaire. Je me suis donc rendu vers la ville frontalière de Ipiales et ensuite légèrement plus loin vers Nariño, un petit village dans les montagnes. Dès mon approche du village, j’ai pu apercevoir sur ma droite à travers les montagnes, cette basilique blanche et grise, reposant en plein centre d’un canyon. Quel spectacle magnifique cela m’offrait.
J’ai visité plusieurs églises plus jolies les unes que les autres au courant de ce voyage mais là, il s’agissait quasiment d’un miracle de construction, d’ingénierie et d’architecture. Je me suis tout de suite demandé où cet architecte avait bien pu dénicher cette idée folle et on ne plus téméraire de seulement même envisager une telle construction, à cette époque.
La Basilique du Sanctuaire de notre Vierge de Las Lajas est un temple de culte catholique et de vénération. Il s’agit d’une destination de pèlerinage et de tourisme depuis le 18e siècle.
La visite fut une expérience à la fois spirituelle et contemplative. Les gens y viennent par milliers, de plusieurs pays, afin d’implorer un miracle de cette vierge. Certaines personnes nous ont même interpellés afin de nous montrer l’apparition de la Vierge à travers une paroi du canyon cet après-midi là. En fait, on pouvait distinguer, avec un peu d’imagination, au loin dessiné dans un mur de sable, à même la paroi, une silhouette rougeâtre ressemblant à une vierge…
Après avoir apprécié les alentours de la basilique, nous avons accédés aux cryptes, cette partie secrète maçonnée sous le sol. On retrouvait là plusieurs peintures, vitraux, sculptures, caveaux, chambres secrètes et vastes pièces où sûrement les rituelles catholiques avaient lieu. Un endroit qui donnait des frissons…
Une nuit au Monastère
Il faisait presque nuit lorsque j’ai quitté le sanctuaire. Je serais demeuré là plus longtemps pour admirer, relaxer, penser et pourquoi pas aussi pour prier, l’endroit et l’énergie qui s’en dégageait s’y prêtait parfaitement. Mais le coucher du soleil me rappelait à l’ordre. J’ai donc décidé de regagner ma monture, stationné un peu plus haut. La montée quoique relativement courte, fut quelque peu pénible. L’oxygène un peu raréfié dû à l’altitude de 2500 mètres rendait chaque pas plus exigeant.
En sortant du Sanctuaire, j’ai demandé à un Monsieur qui se trouvait à l’endroit où ma moto était stationnée s’il y avait un endroit près, où je pourrais me loger pour la nuit. Il m’a tout de suite indiqué le Monastère de Las Lajas, situé tout près de la basilique et offrant restauration et hébergement pour Pénélope et moi. Bon, et bien pourquoi pas essayer le Monastère! Ça ne peut qu’être bon pour mon âme…
Extrait de mon journal personnel :
...J’arrive ce soir devant cette grande porte de fer forgé qui donne sur un stationnement intérieur afin de trouver quelqu’un qui pourrait bien m’ouvrir mais le calme règne, pas un chat en vue. Et puis j’aperçois un timbre et je sonne…
Et puis rien. Je recommence une autre fois…et une autre fois. Finalement, cette vieille dame vêtue de laine chaude, avec un capuchon, s’approche vers moi et me demande si elle peut m’aider. Et bien surprise, ma moto et moi cherchons un endroit pour dormir chère dame!
Tout de suite elle m’ouvre la porte et me laisse poliment passer dans la cour intérieure et puis ensuite, par une autre porte bien barricadée, à l’intérieur du monastère. Elle me montre ensuite l’endroit où je pourrai laisser la moto, bien à l’abri, à l’intérieur dans une vaste salle vacante. C’est parfait et le prix de 6 dollars la nuit ne devrait pas trop amputer mon budget…
Ma chambre, étroite et très modeste, m’offre tout de même une salle de bain privée. Bien sûr l’eau chaude promise n’existe pas et encore une fois, pas de siège de toilette non plus. Avec ce froid cinglant, j’aurais bien apprécié m’asseoir sur du plastique plutôt que sur le pourtour en porcelaine.
Et oui, il fait froid, très froid. Je dois enfiler bas de laine, combinaison, chandail de laine et tuque. Et puis maintenant je m’installe pour écrire. C’est un moment privilégié ce soir. Je suis seul dans ma chambre et aucune distraction autour (on aurait pu entendre une coquerelle voler!). Mais tout d’un coup la curiosité s’empare de moi et je décide d’aller explorer le monastère dans une tenue un peu disgracieuse mais je suis quasi seul dans cet immense monastère où je peux me promener à ma guise sans jamais que personne ne m’interpelle ou me voit, bon tout le monde a disparu de toute façon.
Je suis seul à errer dans ces salles et couloirs où on peut apprécier des peintures du Christ, de la vierge Marie, des apôtres et puis d’autres saints que je ne connais pas bien sûr. L’endroit m’appartient. Je me sens tout à coup roi et maître de cet endroit tout à fait serein et agréable. Tout à coup je me transpose dans la peau d’un frère, comme si cet endroit était vraiment mon endroit de résidence et d’études de la religion catholique. Wow! Quelle sensation. Excité je retourne tout de même à ma chambre mais laisse la porte ouverte. Jaime sentir l’extérieur quand je suis à l’intérieur. Et puis je réalise que cet endroit me plaît vraiment. Et puis je ne me suis jamais senti tant en sécurité dans un autre pays. Mais tout de même quelle sensation de se transposer dans la vie d’un moine de cet époque…
La capitale de l’Équateur
Aujourd’hui j’ai traversé ma 11e douane. La plus facile et la plus agréable depuis le début de ce voyage (la deuxième étant la douane du Salvador). Je suis arrivé à Quito, la capitale de l’Équateur aujourd’hui le 17 novembre à 19 :00 après une journée d’environ 9 heures de moto sous la pluie et le froid, oscillant entre des altitudes de 2500 à 3500 mètres. Quito, qui signifie « centre du monde », avec sa population de plus de 2 millions d’habitants, est située à une altitude de 2 850 mètres.
Sans équivoque une des mes journées de route les plus difficiles et les plus éprouvantes. Je suis arrivé ici complètement gelé et détrempé juste à point pour attraper un bon rhume. Rien de dramatique mais j’ai un peu mis ma batterie à terre et je la recharge tranquillement bien installé dans un hostal très bien, calme et très peu coûteux (11$USD la nuit). L’endroit n’a rien de magique (comme certains endroits que j’ai connu) mais offre un stationnement intérieur sécuritaire pour ma moto et tout de même ma chambre est immense avec un plancher de bois franc de toute beauté, un lit sur pattes tout au centre, très confortable et des couvertures de laines épaisses et lourdes qui me gardent bien au chaud et me permettent un sommeil doux et profond.
Ça me fait tout drôle d’être dans un nouveau pays et surtout d’avoir quitté la Colombie mais j’y reviendrai un jour…
La Mitad Del Mundo
Aujourd’hui Victor et moi sommes allés visiter l’endroit qu’ils appellent « Le milieu du Monde »! Pour en avoir déjà entendu parler et vu des photos, j’avais très hâte de vivre ce moment magique. Me tenir à cheval sur la ligne de latitude 0 ̊0’0’’ qui sépare littéralement le monde en deux fut quelque peu...fantastique! Imaginez comment on se sent lorsque l’on repose un pied dans l’hémisphère nord et l’autre, dans l’hémisphère sud!!...
Et bien je l’ai vécu aujourd’hui! Victor et moi avons même réussi à obtenir une permission spéciale afin d’apporter les motos jusqu’à la ligne mythique afin de prendre quelques clichés avec les roues de la moto de chaque côté! Et puis question de s’amuser un peu, nous avons essayé de balancer un œuf sur une tête de clou, directement placée au centre de la ligne latitudinale 0. Bon ça m’a pris plus de 2 minutes pour réussir mais tout de même j’ai réussi!
Après un délicieux dîner dans un petit restaurant typique équatorien, nous sommes allés visiter un volcan où une centaine de famille habite. Et oui, ils sont très bien installés au centre du cratère de ce volcan! Bon ça ne ressemble pas à un cratère comme vous pouvez vous imaginez mais c’en est tout de même un. Je vous dirais que ça ressemble plutôt à une vallée sise entre des parois de montagnes. Les gens admirent normalement ce village uniquement depuis un belvédère touristique mais nous avons réussi, en plus, à trouver la route qui mène jusqu’au cratère et bien entendu l’avons emprunté sans demander permission avec les motos…:-P
La route de terre longue et sinueuse qui passait à travers bruines et nuages était vraiment cool! Nous avons mis quelques 30 minutes afin de nous rendre jusqu’au centre du cratère, au village. Somme toute, ma journée d’aujourd’hui était tout à fait délicieuse…
Ray
Pendant un instant tu fut le nombris du monde... Wow!
RépondreSupprimerBernard
salut, pense que tu es sur la bonne voie.. un peu de spiritualité, voir même touchant et tes deux cousines dans le blogue du 17 novembre dernier fait un c_isse de bon mix...
RépondreSupprimerbisous, DB